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  • Un repas de classe...

    " Mes oreilles, comme un aimant à commissures de lèvres, étirent un sourire stupide (tres stupide) sur mon visage.
    C'est le signe avant coureur, à partir de maintenant je vais griser croissant jusqu'à éprouver la vacuité ultime. Bouddhiste vétéran en 30 minutes.

    En entrant dans la voiture, je suis bien polie et je dis bonjour à tout le monde comme maman m'a appris,et je rigole intérieurement parce que je suis déjà ivre jusqu'à mi-cerveau alors qu'eux, y croient juste que je suis quelqu'un de très souriante.
    Je suis une sorte de dangereux agent secret, la 007 nouvelle, je détiens la formule chimique de la vodka/jet 21 dans mon sang.
    Surfant en silence la mer démontée sur le siège passager du break transformé en aston martin, cheveux aux vents.
    Mais avant, le verre à la main.

    J'ai assez bu pour aimer même sans tricher l'humanité qui pontifie des banalyses à en raser les pâquerettes. C'est vrai que c'est important d'être bien dans sa peau, avec toute cette propagande de la minceur, toute cette violence, les jeunes qui ne lisent plus que de la drogue et de l'alcool. Ah ouais rien que ça??.
    Je parle"métaphysique" de matchs de foot avec un parfait inconnu. Il me livre ses vérités du ballon rond qui roule jusqu'aux cages, ces "buts". A la fin du match on échangera nos maillots! Mais mon verre se vide et j'annonce clairement que je pars au goulot.Attention!carton rouge!Et ouais!!
    De la bouteille revenant, au bras on me crochète, pour me prendre à parti.

    Je penche la tête en arrière, d'être si joyeuse sans doute...
    Je suis la parfaite conscience. C'est juste la "prudence" qui tire un peu sur la bride,qui dit de ralentir la cadence...

    Et un verre pour la prudence !!
    Je papillonne aux convives, tire d'élite des blagues irrévérencieuses, empaquetées d'un sourire ou d'un fou rire et repars !attention, safari caustique.
    J'invente un néologisme dont je n'arrive pas à être fier,"buccalin", mais qui indique clairement le centre d'interet, le centre de mes préoccupations.(melange de buccal??)
    Je cherche ma prochaine (heureuse ou déprimante )rencontre.

    Des garçons m'arrêtent, pour me prendre à témoin de leur alcoolisme avancé. On s'échange des phrases incomplètes qui s'acquiescent avant le point. Je ris fort, alors logique vous me direz ,je rebois de suite.

    Sans crier gare, un grand blond s'allonge sur le divan moelleux de mon épaule et, sous le secret inviolable, me révèle un je ne sais quoi, les orgasmes qu'il ne donne pas sans doute.

    On s'applique à démasquer les anonymes qui nous ont plu, pour les apprivoiser. On dessoule.
    Tout un monde d'élans stupides et gais, dont nous avons dessiné les contours au flou, se dissipe. Les choses reprennent un nom. Les relations font un pas en arrière, se numérotent, se codifient. Les baisers doivent montrer patte blanche ainsi que les orgies trop commencées dans certains endroits...

    La vie tacite s'est finalement achevée. Des heures de joie simple se dissipent, se condensent en un point du passé qui,et à voix haute, vaut pour moins, et dont on notera le dérisoire. "


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  • "  A force de revoirs succédés, les côtoiements nous assomment. Et les gens des jours ouvrés et moi, mes gens que j'affectionne, on s'ensommeille pourtant à se réciter des mantras d'habitude. Des rituels de paroles qui tiennent aussi bien l'étranger que l'importun, au près et au loin. Et tout cet ennui creuse des appétits de regards, des nécessités d'exhauster, des volontés de franchir qui se disproportionnent au silence.
    Alors, pour un peu de trouble, les mots rattrapent les pensées et rendent audibles les intérêts avec des airs de funambule. On lance à l'envol les sournoiseries de séduction qui intercalent un battement entre deux bruits sourds, et s'évanouissent aux futilités amnésiées. Pour le frisson de plaire, on s'accomplice en associations de bienfaiteurs, on parfait nos crimes de propos accoquinés et de concupiscences sans preuve. Les fusillades sont à blanc, affranchies des comptes à rendre : on s'arrange avec l'innocence. On glisse à l'omerta des amours honnêtes quelques coups de couteau adultes où percent les vérités qui auraient pu.
    Et donc, j'en suis là, au désoeuvrement, parce qu'il faudrait m'étreindre, que ces journées ne sont pas faites pour les humains, et je tourne doucement délinquant pour tromper l'absurde. Je guette le mauvais coup, un forfait de sang, un pouls à crépiter à deux. Mais avec mon sens des limites, j'aurai mon content de me faire seulement rabrouer : la ruade épargne les apparences, et des deux côtés du sabot, on se catapulte aux narcisses. De toutes mes victimes de boulevard, je choisis l'improbable, l'enracinée aux premières amours. Je m'accroche au fil de ses mots, je les égraine, soupèse entre mes joues les revers qu'ils pourraient endurer. Au candide, je bondis, cingle une répartie et induit en équivoque une proposition déjà dix fois parjurée. Et je languis mes ecchymoses.
    D'un regard vrai comme les cris d'enfant, d'une réplique retenue en bouche suspendue, du rouge gagné aux joues, la réalité tombe comme une averse et je vois le simulacre changé en plomb.
    « Non,... rien. » "


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